• Tokyo

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                                 Métropole de Tokyo 東京

                         Tokyo

    Vue panoramique de l'arrondissement de Shinjuku, le Tokyo Skytree de nuit, le Reinbow Bridge, Shibuya et le bâtiment de la Diète national.  

     

     

    Tokyo

    Tokyo  (en japonais Tōkyō ou 東京 , littéralement « Capitale de l'est »), anciennement Edo 江戸, officiellement la préfecture métropolitaine de Tokyo (東京都 Tōkyō-to), est de facto la capitale actuelle du Japon. Elle est la plus peuplée des préfectures du Japon, avec plus de 13 831 421 habitants intra-muros en 2018 et 42 794 714 dans l'agglomération, et forme l'aire urbaine la plus peuplée au monde. Située sur la côte est de l'île principale de l'archipel japonais, Honshū, Tokyo est l'une des quarante-sept préfectures du Japon. Principal centre politique de l'archipel depuis le xviie siècle, la ville accueille la plupart des institutions du pays : la résidence principale de l'empereur du Japon, du Premier ministre, le siège de la Diète (le parlement japonais), du Cabinet, les ministères qui le constituent ainsi que toutes les ambassades étrangères.

    À l'origine, Tokyo était un petit village de pêcheurs nommé Edo (« l'estuaire »). Fortifié au xve siècle, Edo devient la base militaire du shogun Tokugawa Ieyasu à la fin du xvie siècle, puis la capitale de son gouvernement féodal. Durant l’époque d'Edo (1603-1868), la ville se développe et devient l'une des plus peuplées au monde à la fin du xviiie siècle, avec une population de près d'un million d'habitants. Avec la restauration de l'empereur en 1868, elle est confortée dans son rôle de cœur politique du Japon : le château d'Edo devient la résidence de l'empereur Meiji (Kōkyo), et la ville acquiert son nom actuel par opposition à Kyoto, l'ancienne capitale. Elle est ravagée en 1923 par un séisme de magnitude 7,9 qui fait plus de 100 000 morts. Durant la Seconde Guerre mondiale, elle est détruite pour moitié par des bombardements aériens américains. Les bombes incendiaires embrasent la ville et font plus de 100 000 victimes. La ville est rapidement reconstruite après la guerre. Dans la seconde moitié du xxe siècle, Tokyo devient une métropole de rang mondial grâce à un fort développement industriel — notamment dans l'électronique —, et voit sa population multipliée par dix en cinquante ans.

    Principal centre économique et financier du Japon, Tokyo est l'une des principales places financières asiatiques et mondiales. Elle est la première ville mondiale en ce qui concerne les produits urbains bruts. Le dynamique arrondissement de Shinjuku comporte de nombreux gratte-ciels, dont la mairie de la ville, et plusieurs grands magasins du JaponMinato-ku accueille les sièges sociaux de nombreuses entreprises japonaises et étrangères, ainsi qu'une cinquantaine d'ambassades. Chiyoda concentre quant à lui les institutions politiques japonaises. Enfin, Shibuya est réputé être l'un des quartiers les plus animés de la ville, grâce à la présence de grands centres commerciaux comme le 109. Malgré la modernité de son architecture, dont témoigne la tour Tokyo Skytree, de nombreux sanctuaires shinto et temples bouddhistes ont été reconstruits ou, quelques uns, partiellement préservés après les bombardements, comme le Sensō-ji, le sanctuaire Yasukuni, le Zōjō-ji ou la porte Hōzōmon.

     

    Située au fond de la baie de Tokyo, la commune de Tokyo dispose d'un statut administratif particulier parmi les préfectures du Japon, la ville de Tokyo ayant été supprimée en tant qu'entité politique ou administrative en 1943. L'agglomération de Tokyo, qui s'étend bien au-delà des limites de la préfecture, s'étend sur une large frange de la baie de Tokyo ainsi que sur la région du Kantō. Elle constitue en outre un des pôles de la mégalopole japonaise, avec notamment Ōsaka et Nagoya. La préfecture a organisé les Jeux olympiques d'été de 1964, et les accueillera à nouveau en 2020.

     

    Domination de Tokyo et de ses habitants

     Quartier de Kabukichō, à l'est de Shinjuku.

    En japonais, le nom de la ville s'écrit 東京 

    En français, on ne prononce pas le nom de la ville comme en japonais et on écrit généralement « Tokyo », ce qui correspond à la prononciation française /to.kjo/. L'ancienne graphie ‹ Tokio › qui était utilisée en français au début du xxe siècle, est toujours utilisée en allemand, en néerlandais, et en espagnol, ainsi qu'en espéranto (entre autres).

    Pour la France, l'arrêté du 4 novembre 1993 relatif à la terminologie des noms d'États et de capitales, pris conjointement par les ministres des Affaires étrangères et de l’Éducation nationale, recommande comme seule graphie ‹ Tokyo ›. Il en va de même de la commission de toponymie de l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN) et du code de rédaction interinstitutionnel de l'Union européenne. Les Japonais eux-mêmes utilisent parfois la graphie ‹ Tokyo › dans leur retranscription en rōmaji du nom de la ville.

    La transcription phonétique en alphabet latin selon la méthode Hepburn donne ‹ Tōkyō ›, le ‹ ō › avec macron dénotant un o long. Cette méthode de transcription est utilisée dans les transports japonais et dans la plupart des encyclopédies et dictionnaires francophones. La méthode Kunrei donne ‹ Tôkyô › et la méthode JSL, ‹ Tookyoo ›. Le gouvernement japonais autorise également l'utilisation de la graphie ‹ Tohkyoh › sur les passeports, reprenant une représentation des voyelles longues familière aux anglophones. Enfin, il faut mentionner la méthode dite Wāpuro rōmaji qui écrit ‹ Toukyou ›.

    Son ancien nom est Edo 江戸, « porte de la rivière », en référence à la rivière Sumida qui la traverse. Lorsque l'empereur Meiji s'y installe, en 1868, elle est rebaptisée Tōkyō, littéralement « capitale  de l'est  », par opposition à Kyōto (京都, littéralement « ville capitale »), l'ancienne capitale.

     

    En français, les habitants de Tokyo sont appelés les « Tokyotes » ou les « Tokyoïtes ». Les Japonais désignent aussi les hommes de Tokyo par l'expression Azumaotoko (東男, littéralement « homme de l'Est »). Le terme d'Edokko (江戸っ子, littéralement « enfant d'Edo »), désignant historiquement les natifs de la ville lorsqu'elle s'appelait encore Edo, est toujours utilisé pour désigner les « Tokyoïtes de souche », dont les ancêtres sont eux-mêmes nés dans l'un des arrondissements de la capitale japonaise sur plusieurs générations, et qui montrent une certaine identité propre, caractérisée par l'utilisation encore de nos jours de certaines expressions et de l'accent nés de l'ancien dialecte local, l'Edokotoba, et symbolisée par Isshin Tasuke (figure de fiction très populaire), le personnage de Tora-san du film Otoko wa tsurai yo ou encore par le chien Hachikō.

     

    Vingts-trois arrondissement spéciaux

    Les 23 arrondissements spéciaux remplacent l'ancienne ville de Tokyo, dissoute en 1943. Sur le plan administratif, ils forment chacun des municipalités distinctes, comparable à l'autre type de commune urbaine de l'organisation administrative du Japon, les « villes », si ce n’est qu’elles ont un champ de compétence restreint par rapport à ces dernières, à l'instar par exemple des arrondissements de Paris. Le gouvernement préfectoral a notamment en charge certains services publics appartenant traditionnellement à l'échelon communal comme l'approvisionnement en eau, le traitement des eaux usées et les services publics, tandis que les arrondissements n'ont pas de revenus propres, vivant uniquement des transferts financiers concédés par la préfecture. Ils ont toutefois chacun, à l'instar des autres communes japonaises, une assemblée délibérante et un maire élus au suffrage universel direct tous les quatre ans. Ces arrondissements spéciaux réunissent 9 225 495 habitants au 1er juillet 2015 sur 617 km², soit environ 15 000 hab/km².

     

    Centre de Tokyo

     Une rue illuminée d’enseignes néonsmulticolores à Shinjuku.

    Par centre de Tokyo, on peut entendre les 23 arrondissements spéciaux. Dans un sens plus restrictif, l'expression peut désigner les dix arrondissements encerclés par la Yamanote, une importante ligne ferroviaire circulaire : MinatoShinagawaShibuyaShinjukuToshimaKitaArakawaTaitōChiyoda et Bunkyō (le seul à n'être pas directement desservi par la ligne). Plus étroitement encore, le centre peut faire référence aux trois arrondissements les plus centraux qui constituent le cœur historique de l'ancienne Edo, à savoir Chūō (dont le nom signifie d'ailleurs littéralement « centre » en japonais), Minato (le « port » historique, comme son nom l'indique) et Chiyoda, et les quartiers riverains du fleuve Sumida(NihonbashiKandaUenoAsakusaHonjoFukagawa). Le centre de Tokyo se distingue traditionnellement en deux parties : Shitamachi et Yamanote.

    Tout d'abord au sud-ouest « Yamanote » (山の手, littéralement « main de la montagne » et qui signifie « côté montagne » ou « ville haute ») qui regroupait à la période d'Edo les résidences de l'aristocratie autour de la résidence des shoguns au château d'Edo et qui correspond aux arrondissements de ShinjukuBunkyōMinato et en partie à ceux de Chiyoda (autour de l'actuel palais impérial, soit le sud de l'arrondissement) et Chūō ( « la limite ouest de l'arrondissement »).

    D'un autre côté, au nord-est, Shitamachi (下町 littéralement « ville basse ») désigne les anciens quartiers populaires ainsi que l'ancien pôle commercial et artisanal du vieux Tokyo et comprend les quartiers riverains du fleuve Sumida à savoir ceux de Kanda (nord de Chiyoda), Nihonbashiet Kyōbashi (est de Chūō), Shitaya (actuel quartier d'Ueno) et Asakusa (arrondissement de Taitō), Honjo (ouest de Sumida) et Fukagawa (ouest de Kōtō). Si la distinction sociale et fonctionnelle historique n'existe plus aujourd'hui, les deux termes sont toujours employés aujourd'hui dans un sens géographique, voire identitaire pour les habitants des deux parties, pour différencier le nord du sud du centre-ville.

     

    La plupart des monuments historiques de Tokyo se trouvent dans cette zone, notamment dans le quartier d'Asakusa particulièrement riche en édifices religieux, dont surtout le temple bouddhiste Sensō-ji (dédié au Bodhisattva Kannon, il s'agit du plus ancien temple de Tokyo, initialement construit en 645, et ancien temple tutélaire de la dynastie des Shogun Tokugawa, il fut en partie détruit par les bombardements américains de 1945 mais reconstruit à l'identique, ses portes monumentales, appelés Hōzōmon, sont les seuls monuments de la Métropole à être classés comme Trésor national). Les sanctuaires shinto d'Asakusa (dédié aux fondateurs du temple, l'un des plus fréquentés de la ville, et l'un des rares à avoir totalement survécu au tremblement de terre de 1923 et aux bombardements américains de 1945 et datant de 1649) et le Kume no Heinai-dō (dédié à Kume no Heinai, un samouraï du xviie siècle, détruit en 1945 mais reconstruit en 1978). Les autres principaux monuments historiques de Tokyo sont le château d'Edo et actuel Kōkyo (quelques murailles et douves sont des vestiges de la forteresse originelle du xve siècle), le Zōjō-ji (temple bouddhiste au bouddha Amida et ancien mausolée principal des Shogun Tokugawa, à Shiba dans l'arrondissement de Minato), la pagode à cinq niveaux du zoo d'Ueno ou encore du Nihonbashi (célèbre pont datant du xviie siècle dans le quartier du même nom et l'arrondissement de Chūō, il marquait le point de départ du Tōkaidō, principale route reliant Edo à Kyoto, et qui sert toujours aujourd'hui de point 0 au kilométrage des routes japonaises).

     

     

     

    Préfecture de Tokyo

     

    La préfecture de Tokyo ou métropole de Tokyo (東京都 Tōkyō-to) comprend les 23 arrondissements spéciaux, qui constituent sa moitié est, et d'autres collectivités, à savoir :

     

    Elle ne se superpose pas à l'agglomération de Tokyo : elle comprend des zones rurales, dans les collines de Tama à l'ouest, alors que l'agglomération s'étend largement dans des préfectures voisines. De plus elle exerce sa juridiction sur des territoires assez éparpillés par le biais des îles du Pacifique.

     

    Agglomération de Tokyo 

     

     

    Les autorités japonaises utilisent plusieurs manières pour désigner l'agglomération de Tokyo.

    • « Une Métropole, Trois Préfectures » (一都 三県 Itto Sanken), plus géographique que statistique, elle comprend la préfecture métropolitaine de Tokyo et les trois préfectures voisines que sont ChibaKanagawa et Saitama, soit la moitié-sud du Kantō. Il s'agit de la définition la plus utilisée même si elle est incomplète, puisqu'elle comprend à sa périphérie des zones rurales, surtout dans la moitié-est de la préfecture de Chiba, tandis que des banlieues de la capitale japonaise sont présentes dans d'autres préfectures.
    • la « Grande Aire métropolitaine du Kantō » (関東 大 都市 圏Kantō Dai-toshi-ken), qui est une des deux définitions officielles utilisées par le Bureau des Statistiques du Japon, et qui se rapproche de la définition française d'une aire urbaine : il s'agit de l'ensemble des communes où au moins 1,5 % de sa population âgée de 15 ou plus se déplace quotidiennement par un mouvement pendulaire vers une des 4 villes désignées de la région (YokohamaKawasakiChiba et Saitama) ou vers l'un des arrondissements spéciaux de Tokyo. Au recensement de 2000, elle comptait 34,6 millions d'habitants.
    • les « Aires kilométriques de Tokyo » (東京 キロ 圏 Tōkyō kiro-ken) est une autre définition utilisée par le Bureau des Statistiques, quoique moins répandue car moins fiable. Il s'agit des municipalités comprises en totalité ou partiellement dans des cercles concentriques de rayon croissant par paliers de 10 km, jusqu'à un rayon maximum de 70 km, par rapport à l'ancien siège du gouvernement métropolitain de Tokyo à Chiyoda. Les recensements de population établissent pour Tokyo deux chiffres : celle des 70 kmde rayon, appelée Aire des 70 km de Tokyo (東京70キロ圏 Tōkyō 70-kiro-ken) qui est la donnée la plus large censée s'approcher le plus d'un Grand Tokyo sur un plan presque géométrique, et celle du rayon des 50 km de rayon, appelée Aire des 50 km de Tokyo (東京50キロ圏 Tōkyō 50-kiro-ken) ou encore « Aire métropolitaine majeure de Tokyo » (東京 大 都市 圏 Tōkyō Dai-toshi-ken). Cette donnée ne comprend donc pas les nouvelles zones périurbaines qui s'étendent au-delà en doigt de gant le long des principaux axes de communication, et inclut de même de nombreuses zones entièrement rurales. Elle constituait un ensemble de 31,714 millions d'habitants (pour le rayon de 50 km) en 2005 (30 724 311 en 2000) et de 34,394 millions (pour le rayon de 70 km) en 2000.
    • la « Grande Zone d'emploi métropolitaine de Tokyo » (東京 大 都市 雇用 圏 Tōkyō Dai-toshi Koyō-ken), proche de la « Grande Aire métropolitaine du Kantō » à ceci près qu'elle définit l'aire urbaine des arrondissements de Tokyo et non plus des autres centres urbains de la conurbation du Kantō, cette définition est celle développée et utilisée par le Centre des services des informations spatiales de l'Université de Tokyo. Elle comptait 31,7 millions d'habitants en 2000.
    • la « Région capitale nationale » (首都 圏Shuto-ken), définition plus politique et administrative que statistique, définie par la loi de planification de la Région capitale nationale de 1956, et qui officiellement regroupe l'ensemble des 7 préfectures du Kantō (ChibaGunmaIbarakiKanagawaSaitamaTochigi et Tokyo) ainsi que la préfecture de Yamanashi, soit bien au-delà de la réelle agglomération tokyoïte, il s'agit légalement de tout l'espace pouvant accueillir des institutions nationales (même si, dans les faits, elles sont toutes concentrées dans les arrondissements spéciaux de Tokyo). Toutefois, le terme de Shuto-ken est plus généralement employé, dans un cadre officieux, pour désigner le Grand Tokyo.

    Au sens de l'ONU, l'aire urbaine de Tokyo-Yokohama, proche de la « Grande Aire métropolitaine du Kantō » définie par le Bureau des statistiques japonais, est la plus peuplée du monde. Elle comprend la majeure partie des préfectures ChibaKanagawaSaitama, et quelques parties d'autres préfectures. Elle compte en 2007 35,676 millions d'habitants répartis sur un espace bâti continu (le second au monde après celui du Grand New York) de 7 835 km², soit approximativement 4 553 hab/km², et plus du quart de la population totale du Japon (27,9 %) résidant sur un peu plus de 2 % du territoire national.

    Enfin, dans un sens statistique plus large, l'aire métropolitaine de Tokyo, en suivant la définition utilisée pour délimiter celle de New York, englobe la quasi-totalité des préfectures de ChibaKanagawa et Saitama, mais également des régions environnantes moins urbanisées, soit des parties des préfectures de GunmaTochigi et Ibaraki au nord et de la péninsule d'Izu, dans la préfecture de Shizuoka, au sud-ouest. Elle compte alors une population estimée en février 2008 à 39,2 millions d'habitants et s'étend sur plus de 16 400 km². Cette région urbaine a une densité de population d'environ 2 400 hab/km².

     

    Elle constitue l'hypercentre et la limite est de la Taiheiyō Belt, la mégalopole japonaise qui s'étend sur 1 200 km de Tokyo au nord-est à Fukuoka au sud-ouest, en passant par le triangle Osaka-Kobe-Kyoto (la conurbation Keihanshin) et en suivant toute la côte sud d'Honshū et s'étendant au nord de Kyūshū, et réunit approximativement 83 millions de personnes.

     

    Histoire

                                                     Tokugawa Ieyasu, premier shogunde la dynastie Tokugawa, qui prit Edo pour capitale.

    Au temps féodal, l'actuelle préfecture de Tokyo faisait partie de la province de Musashi, et plus précisément, à la période Sengoku, du domaine du clan Go-Hōjō. Après la défaite de ces derniers face à Hideyoshi Toyotomi en 1590, ce dernier offre les neuf provinces de la région du Kantō à Ieyasu Tokugawa qui choisit alors le petit village d'Edo, centré autour d'un château construit en 1457, pour servir de capitale à son domaine.

    Ieyasu devient Shogun après la bataille de Sekigahara en 1600 et Edo devient de fait le centre politique du Japon, ouvrant ainsi ce que les historiens appellent l'ère d'Edo, et cela même si officiellement Kyoto reste la capitale comme lieu de résidence des empereurs. Tous les daimyōs avaient une résidence à Edo et il fallait que leurs épouses et fils héritiers y demeurent. La ville regroupe bientôt une population importante et dense et ainsi, malgré le Grand incendie de Meireki en 1657 qui détruisit une grande partie de la ville et tua près de 100 000 personnes, Edo compte au xviiie siècle près d'un million d'habitants sur une population totale de 30 millions pour tout le Japon.

    En juillet 1868, à la suite de la « révolution Meiji », l'empereur Mutsuhito choisit Edo comme nouveau lieu de résidence et la ville est renommée Tōkyō, « la capitale de l’est ». En 1868, le gouvernement spécial de Tokyo (東京府 Tōkyō-fu) est fondée en regroupant la zone urbaine (divisée en 15 arrondissements en 1877) et les environs (6 districts), et en 1889 les 15 arrondissements forment la « Ville de Tokyo » (東京市 Tōkyō-shi). En 1932, 5 des 6 districts sont réunis à la commune de Tokyo qui compte désormais 35 arrondissements.

     

    Dans la nuit du 9 au 10 mars 1945, l'armée américaine déverse un déluge de bombes explosives et incendiaires - notamment des M-69 - sur le nord et l'est de la capitale japonaise, détruisant un tiers de la ville et tuant 95 000 personnes.

    En 1947, la préfecture et la Ville de Tokyo ont fusionné (en absorbant également des districts à l’Ouest) et la « préfecture métropolitaine de Tokyo » (Tōkyō-to) a été créée. La commune de Tokyo n'existe donc plus, ses arrondissements, réorganisés pour former les actuels 23 arrondissements spéciaux, devenant des municipalités distinctes, mais elle constitue donc une préfecture au statut particulier étant donné sa fonction de capitale.

    La préfecture a été durement éprouvée dans la première moitié du xxe siècle tout d'abord par le tremblement de terre de Kantō de 1923 (faisant 142 807 morts et disparus) puis par les nombreux bombardements qu'elle a dû subir durant la Seconde Guerre mondiale (plus de 100 000 morts). Une grande partie de la ville fut détruite au cours de ces deux catastrophes, entraînant à chaque fois la nécessité d'importants travaux de reconstruction. Ceci explique que, tout en ayant conservé un certain nombre de monuments historiques anciens, l'essentiel de la ville a développé une architecture particulièrement moderne. Entre 1946 et 1948, Tokyo a été le siège Tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient, plus connu sous le nom de Tribunal de Tokyo, chargé de juger les plus grands criminels de guerre japonais.

    Les Jeux olympiques d'été de 1964 ont eu lieu à Tokyo, ce qui a alors été l'occasion de la construction de nombreuses infrastructures (notamment des autoroutes et moyens de transport). Par la suite, la métropole connaît une croissance phénoménale durant le boom économique que connaît le Japon pendant les années 1960 (10 % de croissance économique en moyenne par an), 1970 (5 % de croissance) et 1980 (4 %), l'aire urbaine, la plus importante du monde pour ce qui est du nombre d'habitants, dépassant aujourd'hui largement les frontières de la préfecture et englobant totalement les préfectures voisines de KanagawaSaitama et en partie celle de Chiba.

    En 1995, une attaque terroriste au gaz sarin par la secte Aum dans le métro de Tokyo fait douze morts et 5 500 blessés. Le 7 septembre 2013, la ville est choisie par le Comité international olympique pour accueillir les Jeux olympiques d'été en 2020.

     

    Politique et administration 

    La Métropole de Tokyo (東京都 Tōkyō-to) forme une préfecture à statut spécial, jouissant d'une plus grande autonomie que les autres, en combinant notamment l'ensemble des compétences dévolues à l'échelon préfectoral (en matière de transport, d'éducation, d'infrastructures, de sécurité) avec des prérogatives généralement détenues par les communes. C'est le cas tout particulièrement sur le territoire des 23 arrondissements où elle gère à leur place et de manière uniforme les compétences normalement municipales de traitement des eaux usés, de l'approvisionnement en eau et de la lutte contre le feu (elles sont d'ailleurs en général exercées par l'échelon préfectoral sur l'essentiel du territoire métropolitain, à l'exception de certaines communes, mais via des accords de partenariat entre ces dernières et la métropole alors qu'elles sont tout simplement retirées du champ de compétence des arrondissements). Elle perçoit donc de fait la fiscalité locale liée à ces compétences, tels que l'impôt communal sur les sociétés ou la taxe sur les actifs fixes, et en répartit une portion via une clé de répartition entre les arrondissements en fonction des charges administratives exercées par ces derniers.

     

    Gouvernement 

     

    Le siège du gouvernement métropolitain de Tokyo et ses tours jumelles, par Kenzō Tange.

    L'exécutif de la métropole est assuré, comme dans toutes les autres préfectures, par un gouverneur (知事Chiji parfois appelé par abus de langage « maire de Tokyo », du fait qu'il en exerce en quelque sorte les fonctions pour l'ancienne ville de Tokyo constituée aujourd'hui des 23 arrondissements) élu au suffrage universel direct pour un mandat de quatre ans. Il nomme pour le seconder et le suppléer dans la direction de l'administration préfectorale trois vice-gouverneurs (quatre jusqu'en juin 2009). Le gouvernement de la métropole comprend un certain nombre de bureaux spécialisés par domaine de compétences (finances, fiscalité, culture et sport, développement urbain, santé publique, entre autres), à quoi s'ajoute le département des sapeurs pompiers et les bureaux chargés de gérer les entreprises de services publics préfectoraux (pour les transports, l'approvisionnement en eau et le traitement des eaux usées).

    À côté de cela, il existe un certain nombre de commissions autonomes dans leur fonctionnement, comprenant des spécialistes et des personnes de la société civile, mais supervisées directement par le gouverneur (qui nomme notamment leurs directeurs et tout ou partie de leurs membres, avec approbation de l'assemblée métropolitaine) sont chargées d'encadrer les prérogatives préfectorales nécessitant, selon le système politique japonais, une certaine neutralité : l'éducation, le contrôle des procédures électorales à l'échelon municipal, la gestion du personnel et les relations du travail, les inspecteurs des audits, les expropriations et le contrôle des actions des forces du Département de la Police Métropolitaine de Tokyo.

    Le siège du gouvernement métropolitain de Tokyo (improprement appelé « mairie », car cela devrait désigner les sièges administratifs des municipalités), double bâtiment impressionnant de 50 étages dessiné par Kenzō Tange, se trouve dans le quartier de Shinjuku. Il abrite les bureaux du gouverneur et de l'administration, ainsi que l'assemblée.

     

    Le législatif dépend quant à lui de l'Assemblée métropolitaine (都 議会 Togikai), composée de 127 conseillers élus eux aussi au suffrage universel direct majoritaire plurinominal (les votes ayant lieu au niveau de circonscriptions électorales qui, en fonction de leur population, envoient chacune plusieurs représentants élus selon le système à vote unique non transférable) pour un mandat de quatre ans mais indépendamment de l'élection du gouverneur. Elle prépare, vote ou au contraire abolit les ordonnances locales, établit le budget de la préfecture, approuve les comptes et contrôle les activités des organismes préfectoraux par le biais de l'audit ou du vote de confirmation des nominations par le gouverneur des vice-gouverneurs, des directeurs de bureaux et des membres des commissions administratives. Elle peut voter contre le gouverneur une motion de censure à la majorité des trois quarts, sur un quorum de présence d'au moins deux tiers de la totalité des membres de l'assemblée. Il peut toutefois se maintenir en place s'il dissout l'Assemblée dans une période de 10 jours après le vote de la motion, et si la chambre locale nouvellement élue ne confirme pas la défiance envers l'exécutif.

    Les citoyens de la préfecture ont également un pouvoir de désaveu sur leur gouverneur : ainsi une demande de destitution, signée par au moins un tiers des citoyens inscrits sur les listes électorales de la préfecture, est déposée auprès de la Commission électorale. Si celle-ci juge cette requête valide, elle est soumise à l'ensemble de l'électorat tokyoïte par un référendum de destitution. Si elle est votée à la majorité absolue des suffrages exprimés, le gouverneur est obligé de démissionner. Une procédure similaire d'initiative populaire existe pour l'adoption ou l'abolition d'une ordonnance, la dissolution de l'Assemblée préfectorale ou la destitution des conseillers préfectoraux.

    De 1999 à 2012, le gouverneur est Shintarō Ishiharaécrivain et homme politique controversé pour ses prises de positions souvent tranchées et iconoclastes, ancien membre du Parti libéral-démocrate (droite) mais s'étant présenté initialement sans le soutien d'aucun parti, réélu en 20032007et 2011. Il gouverne la préfecture en s'appuyant essentiellement sur une majorité PLD-Nouveau Kōmeitō qui contrôlait, depuis les élections de l'assemblée préfectorale en 2005, 70 sièges sur 125 au sein du corps législatif de la préfecture. Le 12 juillet 2009, cette coalition perd cependant 9 sièges et ainsi la majorité absolue, alors que le Parti démocrate du Japon (PDJ), principal parti d'opposition, en gagne 20 (sur les 127 sièges : 54 pour le PDJ, 38 pour le PLD, 23 pour le Nouveau Kōmeitō et 12 pour les autres partis et indépendants).

    Ishihara est remplacé en 2012 par son vice-gouverneur, lui aussi ancien écrivain et critique de l'administration d'État et des corporations publiques, Naoki Inose. Pris dans un scandale financier, ce dernier doit démissionner en décembre 2013. De janvier 2014 à juin 2016, le gouverneur est Yōichi Masuzoe, un ancien politologue s'étant fait connaître sur les plateaux de télévision dans les années 1980 et 1990 devenu ensuite ministre de la Santé de 2007 à 2009 et chef d'un petit parti conservateur libéral et nationaliste. Figure centrale de la préparation des Jeux Olympiques d'été de 2020, Il démissionne à la suite d'accusations portant sur l'utilisation de fonds politiques à des fins personnelles.

    Yuriko Koike se présente à sa succession et remporte l'élection le 31 juillet suivant, en obtenant 46,7 % des suffrages. Elle est la première femme à accéder à cette fonction. Elle s'est présentée sous l’étiquette « indépendant » face au candidat du PLD, bien qu'affiliée à ce parti. En décembre 2016, le Kōmeitō abandonne localement le PLD pour rejoindre le groupe de Yuriko Koike au sein de l’Assemblée métropolitaine de Tokyo, tout en faisant toujours partie de la coalition du PLD à la Diète du Japon.

     

    Subdivisions

     

    Carte des municipalités de Tokyo : 

    • en violet, les arrondissements spéciaux ;
    • en rose, les villes ;
    • en jaune, les bourgs ;
    • en vert, les villages.

    La préfecture est divisée en 23 arrondissements spéciaux (ku) à l’est, en villes (shi) au centre et en un district rural (gun) à l'ouest de la préfecture. Les îles de l'archipel d'Izu et les îles d'Ogasawara dans l'océan Pacifique, qui font aussi partie de la préfecture de Tokyo, sont divisées en sous-préfectures.

     

    Géographie

    Tokyo se situe sur la baie de Tokyo, qui constitue l'ouverture maritime sur l'océan Pacifique de la plus grande plaine du Japon, celle du Kantō, sur la côte est de l'île d'Honshū, à l'embouchure de plusieurs fleuves côtiers : la Tama à l'ouest, la Sumida et l'Arakawa en son cœur, la Naka et l'Edo à l'est.

    La préfecture de Tokyo est entourée par la préfecture de Chiba à l'est, celle de Kanagawa au sud-ouest, celle de Yamanashi à l'ouest et celle de Saitama au nord.

    Au sud-est se trouve la baie de Tokyo. Le Tama délimite la frontière avec la préfecture de Kanagawa et a une longueur de 138 kilomètres ; sa source se situe dans les collines de Tama, à l’ouest de la préfecture de Tokyo. Le fleuve Sumida délimite les frontières avec les préfectures de Saitama et de Chiba ; il constitue la partie aval du fleuve Ara (ou Arakawa), qui a une longueur de 173 kilomètres.

    La préfecture de Tokyo se divise elle-même généralement en trois parties :

     

     

    Climat

     Températures et précipitations (2006).

    Tokyo vit sous un régime de climat subtropical humide. La ville bénéficie d’hivers relativement doux, avec peu ou pas de neige (moyenne minimale de 5 à 6 °C en janvier et février). En revanche, les étés sont chauds (régulièrement plus de 32 °C) et surtout très humides. C’est principalement en raison de ces fortes chaleurs qu’une multitude de distributeurs de boissons (jidohanbaiki) sont présents un peu partout dans la ville.

    Le record de chaleur à la station d'Ōtemachi est de 39,5 °C (un record de 42,7 °C fut enregistré dans une autre station) et le record de froid est de −9,2 °C.

     

    La baie de Tokyo subit également deux saisons des pluies (tsuyu de début juin à mi-juillet et akisame en septembre et octobre) et peut subir des tempêtes tropicales ou des cyclones entre les deux : par exemple le 10 octobre 2004, le typhon Ma-on a fait une dizaine de morts. On a mesuré des vents de 140 km/h et des précipitations importantes (70 mm en une heure). Ce cyclone était le vingt-deuxième de l’aire Asie-Pacifique et le neuvième à frapper directement le Japon depuis juin 2004. La semaine précédente, le typhon Meari avait fait 22 morts et 6 disparus.

     

    Relevé météorologique de Tokyo Kitanomaru, Chiyoda ward (1981-2010)
    Moisjan.fév.marsavrilmaijuinjui.aoûtsep.oct.nov.déc.année
    Température minimale moyenne (°C) 0,9 1,7 4,4 9,4 14 18 21,8 23 19,7 14,2 9,3 3,5 13
    Température moyenne (°C) 5,2 5,7 8,7 13,9 18,2 21,4 25 26,4 22,8 17,5 12,1 7,6 16,5
    Température maximale moyenne (°C) 9,6 10,4 13,6 19 22,9 25,5 29,2 30,8 26,9 21,5 16,3 12,1 20
    Record de froid (°C) −9,2 −7,9 −5,6 −3,1 2,2 8,5 13 15,4 10,5 −0,5 −3,1 −6,8 −9,2
    Record de chaleur (°C) 22,6 24,9 25,3 29,2 31,9 36,2 39,5 39,1 38,1 32,6 27,3 24,8 39,5
    Ensoleillement (h) 184,5 165,8 163,1 176,9 167,8 125,4 146,4 169 120,9 131 147,9 178 1 876,7
    Précipitations (mm) 52,3 56,1 117,5 124,5 137,8 167,7 153,5 168,2 209,9 197,8 92,5 51 1 528,8
    Nombre de jours avec précipitations 4,5 5,5 9,9 9,9 10,3 11,4 10,3 7,7 11 9,8 6,8 4,2 101,3
    Humidité relative (%) 52 53 56 62 69 75 77 73 75 68 65 56 65

     

    Source : Le climat à Tokyo (en °C et mm, moyenne mensuelles) - Agence météorologique du Japon
     
     

     

    Sur l'île principal de Honshu

    La partie principale de la préfecture sur l’ile de Honshū compte 58 municipalités, dont les 23 arrondissements spéciaux et 26 villes, ainsi que les 4 communes rurales (trois bourgs et un village) du seul district de Tokyo. 

     

    Arrondissements spéciaux

    Les 23 arrondissements spéciaux (特別区 Tokubetsu-ku) dans la préfecture de Tokyo sont des municipalités à part entière contrairement aux arrondissements d’autres villes du Japon. Ces arrondissements étaient des arrondissements normaux de l’ancienne « ville de Tokyo » (東京市 Tōkyō-shi) jusqu'en 1943. À cette date, la ville de Tokyo a été dissoute et les arrondissements sont devenus des municipalités indépendantes. Ils ont un statut similaire aux villes (市, shi) à ceci près que certaines prérogatives qu'exerceraient normalement ces dernières relèvent pour les arrondissements de la métropole de Tokyo (comme les services de sapeurs pompiers). Ils sont différenciés des autres municipalités par leur suffixe -ku (ku). Les 23 arrondissements spéciaux forment ce qui est communément appelé la « ville de Tokyo », bien que celle-ci, du point de vue administratif, n’existe plus.

    Liste des 23 arrondissements spéciaux de la préfecture de Tokyo.

     

     

    Ville

     Quartier d'Higashimurayama.

    L'essentiel de la partie centrale et occidentale de la préfecture, en dehors de l’ancienne ville de Tokyo, est subdivisée en 26 villes (shi)qui, contrairement aux bourgs ou aux villages, ne sont pas regroupées en districts et sont donc des subdivisions directes de la préfecture. Nombre d’entre elles résultent de la fusion de plusieurs anciens bourgs, villages ou villes.

    Liste des 26 villes (shi) de la préfecture de Tokyo :

     

     

     

    Districts

     Le pont et le bourg d'Okutama.

    Il ne subsiste qu’un seul district rural (gun), celui de Nishitama, regroupant trois bourgs (machi) : HinodeMizuho et Okutama, et un unique village (mura) : Hinohara. Tous les autres districts ou municipalités plus importantes ont été promus au rang de villes séparées, par fusion ou par changement de statut. 

     

     

    Sous-préfecture 

     L'île et le village d'Aogashima.

    Sur l’île principale de Honshū, toutes les municipalités (villesarrondissements spéciaux et les quelques autres communes groupées en district) sont rattachées directement à la préfecture. En raison de leur éloignement de la métropole, les îles du Pacifique qui font partie de la préfecture de Tokyo sont d’abord rattachées à un niveau intermédiaire dans quatre sous-préfectures, non subdivisées en districts et gérées administrativement par le bureau des Affaires générales du gouvernement de la métropole. Elles permettent ainsi de relayer dans ces espaces reculés certains services publics et démarches administratives.

    Ces 4 sous-préfectures comptent neuf municipalités (toutes des bourgs ou villages), portant chacune le nom de l’île principale constituant son territoire.

    Liste des sous-préfectures, des îles de l'archipel d'Izu et des îles d’Ogasawara, et de leurs bourgs ou villages.

    Sous-préfecture d'Ōshima